Piano

Quelle est l’histoire du piano ?

Le piano est l’un des instruments les plus joués dans le monde. Et l’histoire du piano est relativement récente puisqu’elle ne remonte qu’au 18ème siècle.

En France, environ une personne sur dix posséderait un piano à la maison, ce qui prouve à quel point cet instrument à cordes frappées est populaire. Mais pour mieux comprendre pourquoi le piano est tant apprécié, il faudrait remonter à ses origines. Découvrez avec nous l’histoire du piano.

Les origines et l’histoire du piano

Il existait, déjà bien avant le piano, d’autres instruments à cordes frappées. En effet, les ancêtres du piano sont le clavicorde, le clavecin et l’orgue.

Un recueil de partitions de piano de J. S. Bach posé sur le pupitre d'un vieux piano.
Le piano comme on en joue aujourd’hui, n’a que 325 ans !

Le clavicorde, pour sa part, possède une structure très semblable à celle du piano moderne que nous connaissons tous.

Le clavicorde est né en Italie au cours du XIVème siècle.

Cet instrument à cordes frappées gagne en popularité au cours de la Renaissance, où il se distingue par son mécanisme. Plus exactement, en enfonçant une touche, une tige en laiton, appelée tangente, frappe les cordes. Cela produit des vibrations et, par conséquent, des sons.

Ces derniers, toutefois, ne pouvaient être émis que sur une plage de 5 octaves maximum.

Pour le clavecin, les cordes sont pincées.

À l’époque, lorsqu’un musicien appuie sur une touche, une petite tige en bois, le sautereau, se soulève et vient actionner un mécanisme qui pince la corde correspondante.

Une vibration se produit alors et tant que la touche est maintenue, le son continue d’être produit.

Avec un clavecin, il est possible de jouer une plus grande variété de timbres et de nuances sonores. Mais bien évidemment, le dynamisme est moins important que celui retrouvé avec un piano moderne.

En ce qui concerne l’orgue, les sons sont produits à l’aide de tubes sonores. Cet instrument est alimenté en air et une fois qu’une touche du clavier est appuyée, une soupape permettant à l’air de s’écouler vers le tuyau correspondant s’ouvre, ce qui produit un son.

Qui est l’inventeur du piano ?

C’est en Italie que Bartolomeo Cristofori (1655-1731) inventa le piano, en 1700.

Des bâtiments colorés d'une ville italienne avec un cours d'eau et des statuettes.
C’est ici, à Padoue, que naquit Bartolomeo Cristofori en 1655, l’inventeur du piano !

Mais à l’origine, il n’avait pas la même dénomination que nous connaissons tous actuellement. Et par ailleurs, les cordes étaient pincées, à l’instar du clavecin.

Dans son atelier, Cristofori crée le premier instrument à cordes frappées, le Gravicembalo col piano e forte, ou pianoforte.

Son but au moment de créer ce nouvel instrument était d’améliorer les instruments de musique, tout simplement. De ce fait, il a cherché à créer un mécanisme innovant qui permet de jouer avec des nuances plus dynamiques, une caractéristique essentielle qui manquait aux instruments précédents.

Son invention allait, certainement sans le savoir, marquer la Renaissance, l’histoire et la culture italiennes, et révolutionner à jamais la musique dans le monde entier.

Rien que ça !

Le pianoforte est directement inspiré du clavecin, mais les cordes sont frappées et non plus pincées.

En effet, il a remplacé le mécanisme de frottement des cordes par un système de petits marteaux frappant ces dernières.

De cette manière, les musiciens pouvaient aisément contrôler le volume du son produit en fonction de la force avec laquelle ils frappent les touches. Vous l’aurez donc compris : plus vous frappez fortement une touche, plus le son est fort, et inversement. C’est d’ailleurs de là que vient le nom de pianoforte :

  • Piano pour les sons plus doux,
  • Forte pour désigner les sons très forts.

C’est durant le XVIIIème siècle que le pianoforte évolue et se perfectionne pour se rapprocher de la version que nous connaissons tous aujourd’hui.

Au fur et à mesure que les années passaient, Cristofori fabrique plusieurs pianofortes, bien que son œuvre, et lui-même, n’obtienne pas un grand succès.

Il invente cependant un mécanisme qui ressemble grandement à celui des pianos modernes que nous connaissons. Entre autres, ce nouveau mécanisme permettait à un musicien de se retirer rapidement après avoir frappé une corde afin de ne pas étouffer le son.

Bien qu’ignorant l’impact de son invention et qu’il soit demeuré inconnu durant toute la vie, c’est sans conteste qu’il a contribué à de grands changements dans le monde de la musique. A sa mort en 1731, Cristofori laisse donc derrière lui un héritage qui a révolutionné la musique classique et moderne.

L’évolution du piano au 18ème siècle

Si Cristofori n’a pas été très connu, son invention et sa facture se répandent rapidement dans toute l’Europe et inspire de nombreux inventeurs.

C’est alors que vers la seconde moitié du 18ème siècle, le piano se propage et la facture pour cet instrument à cordes frappées se développe. En Allemagne, Gottfried Silbermann produit exactement le même mécanisme que celui inventé par Cristofori, mais en y ajoutant quelques améliorations, notamment celle d’élever les étouffoirs.

Des factures de piano se développent, dont deux grandes écoles qui évoluent simultanément entre 1780 et 1790. La première est l’école viennoise, qui utilise une mécanique austro-germanique, basée sur des marteaux montés sur un châssis fixe, sur la touche.

Le système est perfectionné par Johann Andreas Stein, un facteur allemand.

Ce type de système permet de jouer avec des timbres plus clairs, mais avec moins de puissance que celles des instruments anglais et français de la même époque. La seconde école est l’école anglaise, qui utilise la mécanique de Cristofori mais avec l’amélioration apportée par Silbermann.

Bien entendu, il ne s’agit pas là uniquement des seuls facteurs de piano qui se sont développés dans le monde au cours du 18ème siècle. Outre Silbermann, voici quelques grands autres créateurs et facteurs célèbres :

  • Johann Christoph Zumpe, un instrumentalisme allemand à Londres, fabrique des pianos carrés équipés de petits marteaux à tête de cuir, et qui ont connu un réel succès,
  • John Broadwood, qui fabrique des pianos à la forme de clavecin, permettant de jouer sur une plage de six octaves. A son invention s’ajoute une pédale,
  • Sébastien Erard, un facteur de piano populaire en France dans la même période, fabrique des pianos en forme de clavecins, mais muni d’un système d’échappement.

D’ailleurs, Erad fait partie de l’un des plus grands facteurs de Paris, avec Ignace Pleyel et Jean-Henri Pape.

Le piano connaît son âge d’or dans le Paris des années 1830 et 1850.

Les instruments importés d’Angleterre, dont ceux de Londres, diminuent petit à petit en faveur des grands facteurs français.

Et les inventions ne cessent de se faire plus nombreuses. Entre autres, Pleyel manufacture des pianos rivalisant avec les inventions d’Erard, tandis que Pape s’avère être à l’origine des marteaux avec du feutre et du croisement des cordes.

Vers la fin du 19ème siècle, notamment à partir de 1870, les inventions françaises entrent en concurrence avec les factures allemande et américaine. Ainsi, malgré le fait que l’expansion de la maison Pleyel soit un exemple parfait du passage de la production musicale artisanale vers la production industrielle, la majorité des facteurs français sont restés de petits artisans.

L’évolution du piano répond surtout du besoin des musiciens d’avoir à leur disposition des instruments de plus en plus puissants afin, notamment, de se produire en concert.

L’engouement de la bourgeoisie pour cet instrument de musique classique ainsi que la révolution industrielle permettent au piano de se développer dans le monde entier.

Au 19ème et au 20ème siècle, le piano devient un marqueur de richesse et de prestige, et meuble ainsi les demeures luxueuses de l’époque. La formation musicale au piano concerne ainsi chaque petite fille d’un rang social élevé.

L’instrument devient aussi progressivement accessible grâce à la baisse des prix de vente et à l’augmentation des revenus de la classe moyenne.

Les cours de piano se démocratisent et la pratique amateur se développe.

Le piano moderne

Le piano d’aujourd’hui résulte de deux siècles d’inventions et de perfectionnements, et son histoire n’en est que plus passionnante.

Vue de dos d'une pianiste en train de jouer sur un piano à queue lors d'un spectacle.
Jouer sur un piano à queue lors d’un concert doit être un immense plaisir.

En général, nous pouvons classer le piano moderne en deux grands types : le piano droit et le piano à queue.

Mais avant d’entrer dans les détails, notons que par piano moderne, nous entendons un clavier généralement composé de notes non altérées et de notes altérées (dièses et bémols, donc).

Le piano est constitué de touches blanches et noires. En tout, on dénombre 52 touches blanches et 36 touches noires.

Un piano possède ainsi 88 touches. Mais bien sûr, tous les grands pianistes n’ont pas tous eu l’opportunité de jouer sur un clavier moderne.

Il faut donc garder à l’esprit que les pianistes célèbres tels que Mozart, Chopin ou encore Beethoven ont évolué avec des versions bien différentes de l’instrument que nous connaissons aujourd’hui.

Le piano droit

La structure du piano droit est plutôt verticale.

Les cordes de l’instrument sont donc disposées perpendiculairement au sol avec une hauteur variant de 1,05 à 1,31 mètre. Ce type de piano est idéal si vous avez un petit espace (en appartement, préférez d’ailleurs un piano électronique), mais que vous aspirez à avoir un piano chez vous.

En termes de son, le piano droit convient très bien pour un concert. Cependant, sa table d’harmonie est réduite, ce qui ne lui permet pas de rivaliser avec la puissance de production des sons  du piano à queue.

Le piano à queue

Le piano à queue est un instrument horizontal, contrairement à son homologue. Il peut donc avoisiner les 3 mètres de longueur, bien que des modèles plus petits, à hauteur de 1,55 mètre environ, existent aussi.

En raison de sa taille imposante, il est évident que vous aurez besoin d’un grand espace pour pouvoir profiter d’un pian à queue.

Mais au-delà de ce détail, le piano à queue offre une meilleure production des sons, qui sont dès lors beaucoup plus riches. Et il ne doit pas cela uniquement à sa taille, mais aussi à sa conception. En effet, sa mécanique est sophistiquée, ce qui offre un plus grand contrôle et favorise une meilleure expressivité.

Malgré les différences entre ces deux pianos, nul doute que chacun d’eux est adapté à tous ceux qui souhaitent jouer de cet instrument à cordes. Certes, le piano droit convient plus aux petits budgets et aux petits espaces, tandis que le modèle à queue convient davantage aux musiciens avancés ou professionnels.

Toutefois, dans les deux cas, vous pourrez profiter d’une expérience musicale unique.

Par ailleurs, le synthétiseur peut être une alternative plus économique au piano.

Il faut noter que les notes d’un synthétiseur étant générées électriquement, il est possible d’imiter les sonorités de nombreux instruments de musique, dont le piano. Aussi, le synthétiseur permet d’explorer différents genres musicaux, ce qui est d’ailleurs idéal si vous souhaitez créer des sons uniques.