Apprendre la guitare

Quelle est l’Histoire de la Guitare Classique ?

Derrière le son de la guitare classique qui accompagne nos chansons préférées se cachent des siècles de développement et d’histoire de la guitare.

Cependant, l’instrument à cordes que nous connaissons aujourd’hui est relativement récent. En effet, il a fallu attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir le premier modèle se répandre à travers le monde.

Une guitare dotée d’une caisse de résonance plus volumineuse qui a conservé des diverses améliorations de la part d’autres luthiers au cours du XXe siècle.

Zoom sur l’histoire de la guitare classique.

Histoire de la guitare : la guitare au Moyen-âge

L’arc musical primitif se présente comme un morceau de bois sur lequel se tend une corde. Il peut également être équipé d’un résonateur fait à partir de la carapace d’un animal ou d’une calebasse. Il fut l’origine de tous les instruments à cordes que nous connaissons tous aujourd’hui et le nombre de cordes s’est multiplié : 6 à 12 cordes.

Une guitare avec une large caisse de résonance.
A l’époque féodale, l’ancêtre de la guitare n’avait évidemment pas la même forme que celle d’aujourd’hui !

Les instruments à cordes pincées tels que la guitare classique se sont ensuite dotés d’un manche permettant de modifier le son en fonction de la pression des doigts. Une conception qui reprend le même principe que certains appareils chez les Hittites et les Égyptiens. D’ailleurs, le mot « guitare » est issue de « Kithara », un mot grec.

Le Moyen Âge a été bercé par le son de deux sortes de guitares merveilleusement représentées sur les enluminures des Cantigas de Santa Maria.

Il s’agissait de la guitare mauresque et de la guitare latine. Néanmoins, force est de constater que guitares modernes, guitares latines ainsi que la guitare mauresque de luth présentent une grande ressemblance, notamment au niveau de leur forme, et quelque fois de leur manche.

À cette époque, les formes et les caractéristiques de la guitare classique et du luth ont été déjà définies, jetant ainsi les bases de leur développement ultérieur. Les deux familles d’instruments de guitare et luth ont cohabité jusqu’aux XVIIIe siècle. Cependant, la guitare a émergé comme l’instrument dominant.

L’histoire de la guitare classique pendant la Renaissance

Avant le XVIe siècle, la musique était destinée à la voix majoritairement. Les instruments, y compris ceux à cordes, servent alors à introduire la voix, la doubler ou la remplacer. Ils accompagnent également la danse.

La Renaissance est marquée par l’apparition de l’imprimerie musicale. D’ailleurs, un recueil de tablatures d’orgue et luth à fait partie de premières impressions de l’époque. Il s’agit des imprimés de Petrucci.

La guitare à cordes pincées (luth) accompagnait les musiciens aux quatre coins du monde, sauf en Espagne. Dans ce pays et dans ses colonies, c’est la vihuela qui tient une place prépondérante. Puis, la guitare renaissance a commencé petit à petit à s’imposer sans pour autant évincer ses congénères.

L’Espagne a rejeté ce type de guitare du fait de son lien avec la civilisation arabe. C’est la raison pour laquelle, les Espagnols se sont lancés dans la conception d’un instrument à cordes capable de procurer les mêmes sons que les guitares luth.

Tout comme la guitare Renaissance, la guitare vihuela affiche une caisse de résonance en forme de 8. Elle est munie de six chœurs avec un accord par quatre. En partant de l’accord en sol, par exemple, l’instrument à cordes se joue en sol-ré-la-fa-do-sol.

Au Siècle d’Or, la culture espagnole use de la guitare vihuela pour s’exprimer. Cet instrument à cordes a également conquis de nombreux territoires. Cela notamment grâce à la guitare qui, à l’époque, était extrêmement populaire en Amérique du Sud.

La guitare à cordes pincées (le luth), quant à elle, s’est imposée dans les autres pays occidentaux.

Cet instrument à cordes se décline en plusieurs dimensions et son accord présente des similitudes avec celui de la vihuela. Une ressemblance qui permet aux musiciens de chaque type de guitares de changer de répertoires à leur guise. À titre d’exemple, Francesco Da Milano jouait aussi bien du luth que de la vihuela.

Selon Bermudo, la guitare Renaissance est une vihuela dépourvue du premier et du dernier chœur.

Bien qu’elle soit équipée de 4 rangs de cordes, ses accords sont assez limités. Par exemple, l’accord de Mi (E) donne Mi-Si-Sol-Ré, qui sont les quatre premières cordes sur une guitare moderne. De ce fait, elle sert principalement d’accompagnement.

Histoire de la guitare classique à l’époque baroque

La passion tient une place centrale dans le style baroque qui recherchait une diversification des instruments.

Aux 17ème et 18ème siècles, le luth et la guitare voient leur importance s’estomper face au succès du clavecin.

L’ambitus du luth (l’ambitus désigne l’étendue d’une mélodie ou d’un instrument, de la note la plus grave à la note la plus aiguë) tend vers un registre plus ou moins grave en fonction des époques et des territoires.

Les chœurs sont répartis entre deux chevilliers, dans le cas du luth théorbe.

Avec les doigts de la main gauche, le musicien joue sur les premiers chœurs. Et sur le reste des cordes qui forment une échelle diatonique, il joue en pinçant à vide. L’accord de la Renaissance sera remplacé par un autre qui ne lui ressemble aucunement.

Parmi les guitares classiques qui ont marqué l’époque baroque, figure le théorbe particulièrement utilisé pour les basses continues.

Cet autre type de guitare est muni de 14 cordes simples tendues sur deux chevilliers.

En réalité, le théorbe est un archiluth avec deux cordes accordées au niveau de l’octave inférieure. De par cette conception, il est dépourvu de registre aigu. Bien que son utilisation se limite à l’accompagnement, Kapsberger, Visée et Picccini lui ont dédié des partitions solistes.

À l’instar du luth, la guitare classique se met à proposer un registre plus grave, grâce à l’ajout d’un 5e chœur. Elle réussit alors à séduire les amateurs, les princes et même les courtisans aussi bien en France qu’en Espagne.

D’ailleurs, Louis XIV, alors roi de France, vouait une affection particulière pour cet instrument à cordes.

Histoire de la guitare classique : la « guitoromanie »

La décennie 1750 marque la fin de la popularité de la guitare luth en Allemagne. Effectivement, le clavecin et le piano-forte l’ont évincé.

La guitare, quant à elle, ne cesse de se développer et s’adjoint un 6e chœur. Cependant, elle se débarrasse également de ses doubles cordes. Avec ses cordes simples et sa forme ergonomique, la guitare de l’époque du classicisme se rapproche de plus en plus de celle qui accompagne les musiciens et guitaristes de nos jours.

Après 1750, la guitare classique ne requiert plus d’adaptation. Le répertoire prend alors place. Guialiani, Molino, Sor, Aguado…

Ce sont autant de virtuoses qui, grâce à la guitare, ont bercé la France, l’Italie ou l’Espagne.

L’instrument connaît un tel succès en Europe au début du 19ème siècle, que l’on appelle cette vogue la « guitaromanie ».

Les guitaristes débutants ont accès à de plus en plus de méthodes pour maîtriser cet instrument à cordes. Le public, lui, profite de la musique de chambre et des concertos.

À l’époque, les musiciens comme Carl Maria Von Weber, Niccolo Paganini ou Franz Schubert accordent à la guitare une grande place dans leur musique. Les virtuoses qui reprennent les grands classiques marquent le répertoire de l’époque.

D’ailleurs, Carulli a créé un double concerto mettant en vedette la flûte et la guitare.

La guitare a connu un engouement tel qu’elle n’a cessé d’être modifiée au fil du temps : découvrez l’histoire de la guitare jazz au XXe siècle !

Le Romantisme : la naissance d’un nouveau langage de la guitare

Le Romantisme est une époque favorable au développement de la guitare. En effet, les guitaristes se concentrent davantage sur la virtuosité que sur le langage. Ils ont pour ambition de surpasser Hummel dans les techniques. Un objectif impossible à atteindre.

Cependant, quelques guitaristes font exception.

C’est notamment le cas de Johann Kaspar Mertz. Le nouveau langage de Schumann et de Mendelsson a séduit ce guitariste de renom. Il se lance alors dans la composition grâce à sa guitare et des basses supplémentaires.

Le fameux guitariste Napoléon Coste se met également à la recherche d’un nouveau ton dont la richesse évoque un univers harmonique identique à celui des plus grands romantiques. Cette période voit apparaître divers instruments comme la lyre-guitare.

Toutefois, ces variétés d’instruments à cordes disparaissent rapidement à cause du renforcement des standards qui dictent la conception instrumentale.

Histoire de la guitare classique : les apports d’Antonio Torres

La guitare moderne est apparue à la seconde moitié du XIXe siècle.

Elle a été façonnée par un luthier d’origine espagnole nommé Antonio De Torres (1817-1892).

Ce dernier peut compter sur les virtuoses de l’époque pour soutenir son travail et accroître sa réputation. De nombreux disciples propagent ensuite son enseignement.

Ayant traversé une époque sombre, la guitare classique revient sur la scène.

Entre les mains de musiciens, elle se joue d’une manière à transcrire les répertoires des autres instruments de musique, particulièrement le piano. C’est ainsi que Tárrega a pu interpréter les œuvres de Schubert et de Bach.

Il a également créé des compositions de musique de tout genre et descriptives. Il est alors impossible de ne pas penser le « Recuerdo de la Alhambra », qui est une étude en trémolo ayant fait l’objet de nombreuses adaptations.

La guitare classique au XXe siècle

Au XXe siècle, la standardisation est le maître mot de l’histoire de la guitare classique.

Et ce, malgré la multiplication des recherches centrées sur la lutherie. L’évolution de cet instrument n’a rencontré aucun obstacle.

C’est d’ailleurs au XXe siècle, vers les années 1930, que commence l’histoire de la guitare électrique.

Vue d'un manche de guitare dépourvu de cases.
L’histoire de la guitare classique au XXe siècle prend un tournant majeur, notamment grâce à Andrés Segovia.

En revanche, le public, les musiciens et les compositeurs ont développé une nouvelle perception de la guitare. C’est ainsi que la guitare classique est devenue la source de nombreuses œuvres qui garantissent sa place dans l’univers de la musique, jusqu’à ce jour.

Andrés Segovia (1893-1987) a propulsé la guitare sur le devant de la scène et sa personnalité atypique y est pour beaucoup. Ce guitariste fut un autodidacte avec une volonté de fer tout en étant à l’écoute des disciples de Tarrega. Il a alors pu développer un répertoire moderne avec une originalité sans pareil.

Ayant collaboré avec des artistes renommés, le guitariste Andrés Segovia a joué un rôle central dans la reconnaissance de la guitare classique.

Parmi ces confrères, il faut citer Narciso Yepes qui a participé à la création de la musique du film intitulé « Jeux Interdits ». Alexandre Lagoya n’est pas en reste. Il a marqué des générations entières en ayant son instrument favori entre les mains.

Si l’histoire de la guitare classique perdure jusqu’à présent, c’est aussi grâce aux artistes qui se sont succédés, comme Bream, Les Frères Assad ou encore Aussel. La guitare classique se pare actuellement de toutes les couleurs et de tous les styles de la musique.

L’histoire de la guitare classique ne peut se résumer en quelques lignes.

C’est bien plus qu’un instrument de musique. Ses origines remontent à plusieurs siècles, faisant de la guitare un témoin des traditions à travers le monde entier. Cependant, elle doit la place qu’elle tient actuellement dans l’univers musical actuel grâce à de grands constructeurs et des interprètes emblématiques.

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