Quels Sont les Meilleurs Guitaristes de Jazz Manouche ?
Le Jazz manouche est né en France, sous l’impulsion de Django Reinhardt.
Également appelé gypsy jazz, ce genre de musique a connu un essor considérable dans les années 1930. Depuis lors, il a continué à évoluer grâce aux héritiers de Django Reinhardt.
Parmi les nouveaux talents qui ont exploré de nouvelles dimensions sonores, il faut citer Biréli Lagrène, Angelo Debarre, Romane, Adrien Moignard, Sébastien Giniaux, Stochelo Rosenberg et Samy Daussat.
Django Reinhardt
Jean Reinhardt alias Django est né le 23 janvier 1910 à Liberchies, en Belgique. Ayant des parents de musiciens, il développe une passion grandissante pour la guitare dès son plus jeune âge. Et sa vie elle-même est une histoire de résilience et de talent.
Django Reinhardt découvre la musique jazz en 1930 et décide de mettre ce genre musical au centre de sa carrière. D’ailleurs, c’est lui qui a introduit la guitare dans le jazz.
Il a ouvert ainsi la voie à de nouvelles possibilités sonores dans ce genre musical.
Malgré le fait qu’il ait été victime d’un incendie qui lui a causé de graves blessures à la main, Django Reinhardt a développé un style de jeu unique combinant virtuosité et sonorités des envoutantes de la musique tzigane.
Django Reinhardt est une figure emblématique du jazz manouche.
En 1934, il crée le Quintette Hot Club de France en ayant son frère à ses côtés. Il a également travaillé avec le violoniste Stéphane Grappelli. Ensemble, ils ont produit de nombreux enregistrements qui continuent d’influencer les musiciens d’aujourd’hui.
Biréli Lagrène
Biréli Lagrène (né en 1966) est un des plus grands guitaristes de Jazz manouche contemporain.
Véritable ovni guitaristique, il a atterri sur la scène internationale dans les années 1980. Un prodige de la guitare.
Biréli Lagrène est né dans une famille de musiciens. Il a commencé à jouer de la guitare alors qu’il n’était qu’un enfant. Il a alors attiré l’attention de ses proches par sa virtuosité et sa maîtrise parfaite du style manouche.
Dès 1979, il remporte à 13 ans le premier prix du festival de musique tzigane de Strasbourg. A 14 ans, il joue un concert entier sur scène aux côtés de Stéphane Grappelli…
Sa capacité à improviser avec une vélocité et une technique incroyables fait de lui un artiste incontournable. Sans oublier son aptitude à maintenir une connexion émotionnelle avec la musique.
Lagrène se démarque de ses confrères par le fait qu’il a élargi les frontières du jazz manouche. En effet, il a exploré les éléments de fusion et de bebop tout en restant fidèle à ses racines musicales.
Angelo Debarre
Angelo Debarre (né en 1962) est un guitariste qui incarne à la perfection l’esprit traditionnel du jazz manouche. Originaire de Saint-Denis (93), il est issu d’une famille de musiciens gitans. Néanmoins, il a apporté à la musique manouche une touche personnelle.
Angelo Debarre est un as de la guitare. Son jeu fluide et expressif associé à sa connaissance profonde du répertoire manouche lui a permis de devenir l’un des interprètes les plus reconnus de sa génération.
Angelo Debarre est également un compositeur prolifique.
Il a créé des morceaux empreints d’originalité qui captivent le public tout en rendant hommage à la musique traditionnelle qui lui a ouvert les portes du succès. A ce titre, citons son sublime morceau « Swing Gitan ».
Stochelo Rosenberg est d’ailleurs souvent cité dans les classements des meilleurs morceaux de swing manouche !
Il a également apporté sa contribution à la transmission du jazz manouche de génération en génération.
Romane
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Romane (né en 1959 à Paris) n’est pas un gitan.
Et pourtant, il a baigné très tôt dans le style manouche. D’ailleurs, il est considéré comme étant un héritier direct de Django Reinhardt.
Cela ne l’a pas empêché de se lancer dans la composition de morceaux personnels.
La carrière de Romane témoigne de sa volonté à s’ouvrir à différents styles de musique. Effectivement, en plus du jazz manouche, il a bénéficié des influences du flamenco et du Blues.
Un privilège qui se manifeste dans sa musique.
Par ailleurs, il a eu l’opportunité de collaborer avec de nombreux musiciens tout en veillant à instaurer une diversification des instruments d’accompagnement.
Il faut savoir que Romane est également un pédagogue renommé.
En plus de ses performances scéniques, il s’attelle à transmettre son savoir à travers ses œuvres destinés à enseigner les méthodes de guitares et la Swing Romane Académie. Il s’agit d’une école consacrée à la musique manouche.
Romane a transmis sa passion à son fils ainé, Richard Manetti.
En effet, ce dernier a décidé de se lancer dans une carrière de guitariste de jazz et swing manouche. Le public a eu le plaisir de voir père et fils se produire sur scène.
Andrien Moignard
Adrien Moignard est né en avril 1985.
Autodidacte, il fait de la guitare son instrument de prédilection dès ses 12 ans.
À l’époque, il puise son inspiration du rock et du blues. Puis, il découvre le jazz manouche et fut séduit par la virtuosité de Django Reinhardt. Son apprentissage de la guitare prend alors un virage à 180° puisqu’il décide de franchir l’univers du jazz.
Adrien Moignard use des influences des plus grands guitaristes comme Georges Benson, Pat Methenu et Biréli Lagrène pour développer son propre jeu.
Il s’installe également à la croisée de différents styles musicaux.
Grâce à son talent, sa passion et son expérience, il réussit à mener une variété de projets mettant en vedette le jazz manouche et le jazz afro-américain.
Sébastien Giniaux
Né en 1981, Sébastien Giniaux est un artiste aux multiples talents. En effet, il est guitariste, violoncelliste et compositeur. Il excelle également dans la peinture.
Sébastien Giniaux fait partie des musiciens incontournables dans le monde du jazz français. Sa réputation dépasse même les frontières. De plus, il est l’un des plus grands musiciens manouches contemporains.
Intégrant le Conservatoire de Bourg-la-Reine, Sébastien Giniaux fait ses premiers pas dans le monde de la musique en ayant un violoncelle entre les mains, à 6 ans.
Puis, il se tourne vers la musique classique. Et à l’âge de 18 ans, il se laisse séduire par le son de la guitare et apprend à jouer de cet instrument de manière autodidacte. Il découvre alors le jazz manouche puisque sa première influence est celle de Django Reinhardt.
Au fil des années, Sébastien Giniaux a réussi à développer une technique sans pareil et un sens aigu de l’improvisation. Un talent qui fait de lui l’un des artistes les plus recherchés de sa génération.
Sébastien Giniaux se démarque également par son approche dynamique du jazz manouche. En effet, il explore de nouvelles textures sonores tout en restant fidèle à l’authenticité du genre et de la tradition.
Les jeunes guitaristes sont donc directement des héritiers de l’histoire du jazz manouche.
Stochelo Rosenberg
Ayant des origines hollandaises, Stochelo Rosenberg (né en 1968) est une icône du jazz manouche.
Il est issu d’une lignée de musiciens gitans et a été exposé au quatrième art dès sa tendre enfance.
Et du haut de ses 12 ans, il gagne, avec son cousin Nous’che Rosenberg et Rino Van Hooydonk, le premier prix lors du « Children’s TV-Contest ». Une victoire qui aurait pu être le début de sa carrière de musicien.
Cependant, ses parents ont tenu à ce qu’il vive pleinement son enfance et son adolescence loin de la célébrité.
C’est en écoutant les morceaux de Django Reinhardt que Stochelo Rosenberg a appris à jouer de la guitare. Il s’est attelé à apprendre les accords que ses oncles jouaient.
Il a également essayé de décortiquer chaque phrasé, dynamique et timing de jazz manouche. C’est ainsi que la communauté manouche le considère comme le successeur de Django Reinhardt.
La carrière de Stochelo Rosenberg franchit une étape importante en 1980.
C’est l’année où il crée de manière officieuse le Rosenberg Trio. Un groupe phare du jazz manouche qui a réussi à conquérir la scène internationale. En 2010, il rend hommage à Django Reinhardt à travers le Djangologists.
À chaque fois que Stochelo Rosenberg joue de la guitare, il démontre une technique impeccable et un jeu hors du commun. Sa virtuosité s’allie à merveille avec les émotions pour captiver son public.
Samy Daussat
Samy Daussat né en 1972 à Lannion (Côtes-d’Armor) dans une famille où le jazz occupe une place importante.
Dès ses 7 ans, il commence à apprendre à jouer de la guitare classique. Sa carrière fait de lui l’un des plus grands artistes manouches reconnus à l’échelle internationale.
En 1996, Samy Daussat rejoint le trio du guitariste Moreno. Puis, il décide de collaborer avec Alma Sinti avant d’embarquer dans l’aventure de Raphaël Fays en France et à l’étranger.
En 1999, Samy Daussat fait la connaissance de Babik Reinhardt alors qu’il participait au festival Django à Samois-sur-Seine. Une rencontre qui lui a permis d’intégrer la formation de Babik. Puis, il décide de transmettre sa passion et son savoir à David Reinhardt.
Avec David Reinhardt et Noé Reinhardt, Samy Daussat crée le David Reinhardt Trio. Un groupe qui n’a connu aucune difficulté à conquérir le cœur du public, notamment grâce à son album sorti en 2004.
Samy Daussat n’est pas un guitariste comme les autres.
En effet, il se distingue de par ses qualités d’accompagnateur. Un art dont la maitrise n’est pas donnée à tout le monde.
En plus d’être un musicien hors pair, il propose des cours et des masters classes en France, aux États-Unis, en Belgique et en Allemagne. Il a également écrit de nombreux œuvres permettant d’acquérir les techniques de jazz manouche.
Le mot de la fin
La prospérité du jazz manouche est assurée par des artistes dévoués qui perpétuent l’héritage des pionniers de ce genre.
Les légendes comme Django Reinhardt ont posé les bases de ce style de musique.
Puis, les artistes contemporains comme Biréli Lagrène ont apporté l’innovation.
Le jazz manouche est un art vivant qui ne cesse d’évoluer. Et ce, grâce au talent de nombreux musiciens comme Romane, Adrien Moignard, Sébastien Giniaux, Stochelo Rosenberg et Samy Dussat.